Le blanc commença à se dissiper. Une nouvelle fois, la croûte de quarante-cinq kilomètres d'épaisseur réaffirmait sa lourde présence : un temps sédimentaire.
Ce qu'on voit à ce niveau-là, c'est la limite entre la tourbe et l'argile, entre cette accumulation de matière végétale et ces sédiments d'origine marine.
Pour le savoir, une équipe américaine a daté les sédiments portant ces empreintes et les graines fossiles d'une plante aquatique, Ruppia cirrhosa, présentes sur place.
Puis il rentrait et errait dans les jardins, regardant les fellah bronzés remuer la boue rouge des cultures, enlever les dépôts salés obstruant les séguia.
En tout cas, l'analyse archéologique de résidus gras au fond de poteries fait également penser à des dépôts de produits laitiers, peut-être des fromages ou des yaourts préhistoriques.
La silhouette des sauniers raclant les marais avec leur long râteau racloir pour déposer le gros sel sur les bords des bassins fait partie de l'imagerie populaire.