Mais la base des hautes parois formait un sol tourmenté, sur lequel gisaient, dans un pittoresque entassement, des blocs volcaniques et d’énormes pierres ponces.
Très vite, les sols gorgés d’eau ne purent plus absorber les pluies torrentielles qui dévalaient le long des parois, entraînant avec elles des pans entiers de la montagne.
Il ne parlait pas, mais il regardait, et certainement le dessin de cette contrée avec ses accidents de terrain, ses forêts, ses productions diverses, se grava dans son esprit.
On approchait du quartier de Grand et comme il était un peu surélevé, une légère brise les rafraîchissait qui nettoyait en même temps la ville de tous ses bruits.
La ville s’allonge sur un sol assez bas et marécageux, entre deux collines. Une immense coulée de laves la couvre d’un côté et descend en rampes assez douces vers la mer.
Sur cette rive droite, la marche eût été difficile, car les déclivités s’y abaissaient brusquement, et les arbres, courbés sur l’eau, ne se maintenaient que par la puissance de leurs racines.
Pendant la journée du 10, les voyageurs atteignirent le plus haut point du passage, deux mille pieds environ. Ils se trouvaient sur un plateau dégagé qui laissait la vue s’étendre au loin.
Du reste, Port-Ballon était si bien caché au milieu de ces hautes roches, que ni de la mer, ni de la terre, on ne pouvait le découvrir, à moins d’être dessus ou dedans.
En effet, le second courant de laves qui avait suivi la vallée de la rivière de la Chute, vallée large, dont les terrains se déprimaient de chaque côté du creek, ne devait trouver aucun obstacle.
La pente générale du sol s’abaissait du mont Franklin à la côte est, et il était à craindre que, malgré les bois épais de Jacamar, le torrent ne se propageât jusqu’au plateau de Grande-Vue.